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 Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ?

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Général Lawrence Sisco
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Général Lawrence Sisco


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Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ? Empty
MessageSujet: Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ?   Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ? Icon_minitimeDim 10 Mai 2015 - 11:17

Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ?
 
 
Les soldats noirs de la confédération ? Curieux sujet me direz-vous, ont –ils donc réellement existé ? Et dans l'affirmative, pourquoi n'entendons nous jamais parler d'eux et pourquoi n'avons nous pas plus d'information sur leur engagement dans le conflit ?
Note : Cet article n'a cependant pas pour but de vous raconter toute l'histoire de ces « confédérés noirs », mais seulement un petit morceau de cette histoire et, en tous cas, ce qui moi me passionne le plus, la petite histoire, perdue dans la grande.
 
L'avis des historiens:
 
Pour Robert Krick, historien en chef du parc national de Fredericksburg et Chancellorsville, et qui a dépouillé les états de service de plus de 200 000 soldats du sud, il existe des preuves de l'existence d'une ou deux douzaine de « rebelles noirs » tout au plus. Joseph Glatthaar, autre auteur célèbre, affirme «  j'ai parcouru plus de 1 500 journaux manuscrits et je n'y ai jamais trouvé la mention d'un seul confédéré noir, si cela avait existé je l'aurai lu quelque part » . James McPherson, que l'on ne présente plus, et qui a lu plus de 25 000 lettres écrites par des soldats du nord ou du sud, dit , dans une interview : « je n'ai vu aucune référence à un quelconque combattant noir confédéré. Dans les lettres nordistes, j'ai trouvé peut être quatre ou cinq allusions à ce qui peut avoir été perçu comme des soldats de couleur combattant contre eux. », McPherson va jusqu'à considérer le « mouvement en faveur des noirs dans les armées confédérées » comme de la « pure fantaisie » ! (Interview au Wall street journal ).Robert F.Durden (Duke university) admet « Il n'y a pas de doute que des noirs aient servi la Confédération de bien des manières, la plupart du temps comme non-combattants, je suis juste sceptique sur le fait qu'un nombre significatif ai combattu ... »
McPherson, et d'autres, expliquent que les soldats sudistes étaient fréquemment:  « sales et basanés et que leurs corps noircissaient rapidement sur le champ de bataille » entraînant ainsi des confusions dans l'esprit des soldats de l'Union …
Voilà qui semble bien régler la question, cependant tout le monde n'est pas de cet avis et le moindre des paradoxes n'est pas que la contradiction est souvent apportée par des membres de la communauté noire du sud d'aujourd'hui ...
 
L'historien du service des parcs nationaux , ED Bearrs , écrit à ce sujet: « Je ne veux pas dire qu'il y ait eu une conspiration pour ignorer le rôle des noirs au-dessus et en dessous de la ligne Mason-Dixon , pendant la guerre civile, mais c'est certainement une tendance, qui commença autour de 1910 ». L'historien noir , Erwin L. Jordan, Jr. appelle cela, le « cover-up » qui a débuté selon lui en 1865, il écrit : « Pendant mes recherches, j'ai trouvé par hasard, des exemples de témoignages d'hommes noirs déclarant avoir été soldats, des hommes que vous retrouvez dans les registres de pensions, inscrits comme, « Body servants ». Jordan explique que « des unités biraciales » ont été fréquemment organisées « par l'autorité confédérée locale et par des commandants de milices d'états, souvent en réponse, à des menaces immédiates de raids de l'union ».
Un autre historien noir, Rudolph Young , affirme qu'il n'est pas étonné que des noirs aient combattu pour le Sud, il explique que « certains, sinon la plupart, des habitants noirs du Sud, soutenaient leur état » et en faisant cela « ils démontraient qu'il est possible de détester l'institution de l'esclavage et pourtant d'aimer son pays. » C'est la même réaction qu'eurent de nombreux Afro- Américains pendant la guerre d'indépendance, où ils combattirent pour les colonies insurgées, malgré le fait que les Anglais leur offraient la liberté s'ils se battaient pour eux.
Le Dr Leonard Haynes , un professeur d'université afro-américain, dit pour sa part , « quand vous éliminez le soldat confédéré noir, vous éliminez une partie de l'histoire du sud ».
 
Les Noirs dans l'effort de guerre sudiste
 
Il est absolument évident que les noirs ont contribué de façon gigantesque à l'effort de guerre de la Confédération , que ce soit de façon obligatoire ou volontaire , car il serait totalement faux de croire que tous les noirs travaillant sur les fortifications sudistes étaient systématiquement des esclaves réquisitionnés ! Pour l'Historien Clarence L.Mohr , les noirs constituèrent la colonne vertébrale de la force de travail militaire de la Géorgie , dans tous les rôles sauf celui de soldat. « Au moins 10 000 esclaves et noirs libres travaillèrent à un moment ou l'autre sur les défenses de l'état. » . Glatthaar cite le gouverneur confédéré du Kentucky ne tarissant pas d'éloges sur la contribution des noirs du sud à la défense des États confédérés et pour I. Bell Wiley « le visiteur d'un camp sudiste dans le première année de la guerre va y rencontrer un grand nombre de noirs. Bien sur , ils ne sont pas soldats mais leur relation avec les forces armées sont si vitales et si complémentaires qu'ils méritent autant de considération que si ils étaient membre de ces forces. »
Partout dans le sud, une multitude de noirs (on parle de 180 000 rien qu'en Virginie) , a travaillé avec ou pour les armées rebelles
Comme l'affirme Richard Rollins « la question n'est pas de savoir si les noirs du sud ont joué un rôle dans les armées confédérées, mais quel rôle et comment ils ont contribué à l'effort de guerre »
  Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ? Image1
 
Soldats ou pas ?
 
Musiciens, cuisiniers, serviteurs, conducteurs et autres ouvriers, chaque rôle tenu par un noir libérait un blanc pour le combat et ceci est déjà d'une importance capitale. Mais de là à parler de « soldat confédéré noir » me direz-vous …Ces hommes peuvent ils être considérés comme des soldats ? Nous devons tout d'abord comprendre ce que signifie le terme de « Soldat Confédéré Noir » dans le sens « 19ème siècle » du terme. Ils n'étaient évidemment pas tous ce que nous appellerions aujourd'hui des soldats, sans aller cependant dans le sens des ségrégationnistes d'après guerre, qui disaient :  « ce vieux garçon ? Ce n'était pas un soldat ! C'était un esclave ». (Ce sont, en passant, les mêmes qui ont tout fait pour que les anciens combattants noirs ne touchent pas de pensions avant 1923 . )
De plus, pour être honnête et impartiaux, nous nous devons de voir, ce que fut leur traitement dans l'armée de l'union, ainsi, que ce qu'il en est dans l'armée américaine d'aujourd'hui. Y a t'il eu, des cuisiniers, des ouvriers, etc. considérés comme des soldats ? Certainement ! Même s'il y a des témoignages certifiant que des hommes occupant ces postes, n'ont pas hésité, le cas échéant, à prendre les armes, il serait outrancier d'affirmer que tous les « confédérés noirs » travaillant par exemple, dans les usines, les ateliers de réparations ou les hôpitaux loin du champ de bataille, soient considérés comme des soldats. Même selon les normes d'aujourd'hui, la plupart de ces hommes ne seraient pas considérés comme des « soldats » mais plutôt comme des « employés civils de l'armée ».
Mais dans le même temps, nous devons aussi faire attention à ne pas à continuer à propager les critères discriminatoires du dix-neuvième siècle sur des hommes, qui dans l'armée d'aujourd'hui, seraient véritablement considérés comme des soldats, je veux parler par exemple, de ceux qui servaient  sur le champ de bataille ou immédiatement derrière les lignes de front, assurant là un « service militaire ». Nous nous devons donc de les considérer comme des soldats.
Malheureusement, comme il nous faut utiliser les registres d'enrôlement de l'armée confédérée et d'autres documents officiels largement incomplets sur la période 1861-1865, une grande partie de ces « patriotes noirs » risque d'être pour toujours inconnue et oubliée de tous. Nous devons donc faire le maximum pour garder leur trace et sauvegarder les documents existant à leur sujet, afin qu'ils ne tombent pas tous dans le néant.
Les chiffres sur le nombre de noirs considérés comme « soldats » ayant servi dans l'armée régulière ou « au service de l'armée » confédérée, varient de manière extravagante, allant de 15.000 à 120.000 . Le problème, c'est qu'aux vues de ce que nous avons énoncé plus haut et en fonction des critères retenus, il est impossible d'avancer un chiffre précis. L'évaluation la plus commune, est de 65.000 hommes noirs dispersés à travers tout le sud, qui suivirent les armées confédérées d'un champ de bataille à l'autre de 1861 à 1865 . On peut raisonnablement penser que la majorité de ces noirs « fidèles serviteurs de la confédération », ne l'ont pas servis comme soldats mais plutôt comme des employés de l'armée, de la marine, du Gouvernement confédéré ou des différents gouvernements d'état. Le chiffre de 13.000 est avancé pour ceux qui « auraient vu l'éléphant », c'est-à-dire, auraient combattus. Ces confédérés noirs comprenaient des esclaves et hommes libres, malgré le fait que le congrès confédéré n'ai pas approuvé officiellement l'enrôlement des noirs comme soldats (excepté comme musiciens) avant la fin de la guerre. Notons au passage que par un acte du 15 avril 1862, le congrès sudiste accordait aux innombrables musiciens de couleur « servant » dans les troupes rebelles la même solde qu'aux musiciens blancs régulièrement engagés …
 
Aucun effort ne doit être épargné pour rechercher dans les sources que représentent les registres d'enrôlement de l'armée confédéré, tous ceux qui, inscrits comme wagoners, infirmiers, cuisiniers, etc. pourraient dissimuler des soldats. Un critère intéressant , l'enrôlement de noirs libres qui étaient peut-être , sans généraliser, plus enclins à donner librement leur vie pour la cause, ce qui ne veut pas dire que ceux enregistrés comme esclaves ne pouvaient pas être également de vrais soldats... Je sais, c'est un peu compliqué !
 
Milices de 1861
 
Près de 5 000 noirs avaient combattu dans l'armée continentale pendant la révolution et il apparaît que dès le déclenchement du conflit, en 1861, des groupes de noirs se sont spontanément organisés pour la défense de la Confédération , ou plutôt la défense de leur état natal, comme la majorité des blancs le firent également.
 
Dans son ouvrage « The rebellion Records » , publié entre 1861 et 1868, Frank Moore indique : « Alors que plusieurs compagnies des 3rd et 4th  régiments de Géorgie traversaient Augusta pour rejoindre le théâtre des opérations ( la Virginie ), seize compagnies de volontaires bien entraînés, et une compagnie de noirs de Nashville , Tennessee, ont offert leurs services aux états confédérés ». Et encore «  Une procession de plusieurs centaines d'hommes noirs, membres de « l'institution domestique » a marché dans les rues de Memphis, Tennessee, en bon ordre, sous le commandement d'officiers confédérés. Ils étaient équipés de haches, couvertures etc… Emplis de patriotisme, criant pour Jeff Davis, chantant des chants de guerre et chacun ne demandant que le privilège d'aller abattre un abolitionniste . »
Les « records » précisent « Un correspondant du Memphis Bulletin montre que la première tentative d'armer les noirs et de les placer sur un champ de bataille fut faite par les rebelles. L'article suivant est tiré des journaux Memphis Appeal et Memphis Avalanche des 9,10 et 11 mai 1861 :Attention volontaires, le comité de sécurité… a autorisé l'organisation d'une compagnie de volontaires composée de nos patriotes hommes de couleur libres de la cité de Memphis pour notre défense commune. Tous ceux qui ne se sont pas enrôlés peuvent le faire ...etc... »
A Charleston (Caroline du Sud) un observateur note « un millier de nègres qui, bien loin de fomenter une insurrection, répètent à tous leur projet de tuer les yankees » et juste après la reddition du Fort Sumter en avril1861 , une compagnie de noirs en armes, défile dans les rues de la ville.
A Nashville (Tenn.) une compagnie d'hommes noirs libres offre ses services à la confédération et en juin 1861 , le gouverneur de l'état autorise l'enrôlement au service de l'état de « toutes les personnes masculines de couleur ». On cite encore des exemples à Montgomery (Al.), Fort Smith (Ark.) et en Virginie. A Lynchburg, par exemple, soixante dix noirs s'engagent pour se battre pour leur état peu après la sécession, une semaine plus tard c'est un groupe à Richmond qui se porte volontaire, fin avril , soixante noirs portant un drapeau confédéré demandent leur enrôlement, trois cents volontaires de couleur se présentent à Hampton pour servir dans l'artillerie …
En Louisiane, ou la communauté noire libre est importante et jouie d'une relative prospérité, les « Louisiana native guards » qui compteront plus de 1 000 hommes rejoignent la milice de l'état suite à la proclamation du 12 mai 1861 du Gouverneur Thomas O. Moore , sans jamais pouvoir intégrer l'armée confédérée cependant. Les « native guards » seront dissous en avril 1862 lors de la prise de la Nouvelle Orléans et beaucoup rejoindront alors le « 1st Louisiana native Guards » formé pour le service de l'Union. Mais d'autres compagnies de noirs libres s'organisent également en dehors de la Nouvelle Orléans , dans la paroisse de Pointe Coupée, près de Natchitochès, d'Opelousas… Au total, ce sont plus de 2 000 hommes libres de couleur qui serviront dans des milices plus ou moins officielles. Andrew Jackson en 1815 n'avait il pas reconnu que les noirs avaient été parmi ses meilleurs soldats durant la campagne contre les anglais ?
Ces nombreux miliciens noirs du sud ne semblent pas avoir participé à de quelconques combats, pourtant, on trouve des témoignages qui sembleraient prouver le contraire et que des noirs, organisés en unités, se battirent effectivement aux cotés des forces confédérées...
 
Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ? 1NGCSA
Unités Combattantes ...
 
La controverse sur le principe d'armer ou non les noirs date de 1861 et les journaux des deux camps s'accusèrent mutuellement du fait. Officiellement les autorités confédérées rejetèrent systématiquement toute idée d'action armée pour les noirs cependant :
 
En août 1861, près de Newport News en Virginie, un officier fédéral observe un groupe qu'il nomme« Richmond Howitzer battery » composé de noirs. Selon d'autres sources, ils virent l'action au premier Manassasoù ils servaient la batterie No.2. Deux régiments de couleur, un d'hommes libres et un d'esclaves, auraient eux aussi participés à la bataille sous les couleurs du Sud, beaucoup de personnes de couleur furent tuées durant la bataille, cependant on ne trouve aucune trace officielle de ces deux régiments noirs dans les récits concernant le First Manassas. En décembre de la même année, toujours près de Newport News, une patrouille nordiste est attaquée par un parti de cavaliers blancs et d'hommes de couleur armés. Il semble que les autorités locales n'hésitaient pas à armer les noirs pour répondre à des dangers immédiats, quitte à les désarmer aussitôt après.
 
Un soldat de l'Indiana écrivit une lettre au journal de sa ville natale, racontant le baptême de son unité lors de leur confrontation avec des confédérés noirs à l'automne 1861. L 'histoire a été réimprimée dans tout le Nord, la voici :« Un corps d'infanterie de sept cents nègres a ouvert le feu sur nos hommes, blessant deux lieutenants et deux privates, les hommes blessés témoignent sincèrement qu'ils ont été touchés par des Nègres et que pas moins de sept cents étaient présents, armés avec des mousquets. C'est en effet une nouveauté dans la guerre. Nous avons entendu parler d'un régiment de nègres à Manassas et d'autres à Memphis ou encore d'autres à la Nouvelle-Orléans , mais nous n'y avions pas cru jusqu'à ce que cela soit venu assez près de nous et qu'ils aient attaqué nos hommes...»
 
Un correspondant du New York Times chevauchant aux cotés du général Grant , reporte avoir vu en 1863, un groupe d'artilleurs noirs dans le Tennessee: «  les canons de la batterie rebelle étaient servis entièrement par des noirs  »  ajoutant qu'un seul, voir deux hommes blancs « dirigeaient les opérations ».
 
Dans the rebellion records, on trouve un rapport du colonel nordiste James A.Mulligan: «  un de nos soldats, James A.. Walker, co H, 2nd Maryland rgt, capturé dans l'attaque du train à la jonction de Moorfield et Alleghany par les hommes du général Fitzhugh Lee , s'est échappé … Il m'a informé qu'il se trouvait à présent dans les forces du général Fitzhugh Lee trois compagnies de troupes nègres à cheval armés de carabines. Ils n'ont pas été employés dans l'attaque mais tenus en réserve . D'après ses gardes, comme le nord avait montré l'exemple, le sud avait maintenant des troupes de couleur ... »
 
Des miliciens confédérés noirs et blancs, ont reçu d'un feu nourri les troupes de l'union à la bataille deGriswoldsville (près de Macon, GA ). Approximativement 600 garçons et vieillards ont été tués dans cette escarmouche.
 
La plus remarquable anecdote de ce genre reste le témoignage du Dr Lewis Steiner , inspecteur en chef de laCommission sanitaire des Etats-Unis , qui affirme, en observant les positions de  Stonewall Jackson à Frederickdans le Maryland , en 1862 « Plus de 3.000 nègres doivent être inclus dans le nombre des troupes confédérées, ils sont habillés de toutes sortes d'uniformes, non seulement d'uniformes usés ou capturés au Nord, mais aussi de manteaux munis de boutons CS, de boutons d'états, etc. Le tout dans un état minable, mais pas plus minable ou sale que ceux utilisés par les blancs dans les rangs rebelles, la plupart des nègres ont à la main, fusils, mousquets, sabres, bowies, dagues, etc. Ils font manifestement, partie intégrante, de l'armée confédérée .  »
 
Faut-il , comme nous le suggère MacPherson, mettre sur le compte de « confusions » ces divers témoignages ou s'agit-il simplement de « serviteurs » (« Body servants ») portant les armes de leurs maîtres ? Dès septembre 1861, l'abolitionniste noir bien connu, Frederick Douglass, déclarait pourtant:  « Il se trouve en ce moment de nombreux hommes de couleur dans l'armée confédérée faisant leur devoir non seulement comme cuisiniers, serviteurs et terrassiers, mais bien comme de vrais soldats , le fusil à l'épaule , des balles dans leurs poches, prêts à abattre les troupes loyales et faire tout ce que des soldats peuvent faire pour détruire le gouvernement fédéral et bâtir celui des traîtres et des rebelles ».
Mais peut être Douglass « bluffe » t'il , espérant inquiéter assez le gouvernement de l'Union pour lui faire accepter l'idée d'enrôler au plus vite les noirs dans sa propre armée ? En tous cas , les noirs servaient déjà dans les deux marines bien avant que l'idée de les enrôler dans l'armée ne s'impose à l'un et l'autre des belligérants ! Ainsi plus d'un millier de noirs servirent sur les bâtiments confédérés au cours du conflit.
 
...et combattants isolés
 
Refusés collectivement, il semble bien qu'individuellement, bon nombre d'hommes de couleur parvinrent à s'enrôler dans les forces armées du sud. On a déjà vu qu'ils étaient nombreux à tenir des rôles « non-combattants » comme musiciens ou conducteurs, plus nombreux encore furent les « Body servants » (domestiques) emmenés sur le terrain par leur maître pour les servir, on aurait d'ailleurs tort de croire que ces serviteurs accompagnaient uniquement des officiers, supérieurs ou non, bon nombre suivaient de simples soldats. Ainsi en 1861 quand le 3rd Alabama infantry partit en guerre avec un millier d'hommes, à peu près autant de noirs l'accompagnait !
Les circonstances aidant, plus d'un de ces « body servants » eut l'occasion de se battre .
 
- Deux domestiques de soldats confédérés, appelés Tom et Overton ont pris des armes abandonnées par des Yankees et ont rejoint la ligne de feu formé par le 12th.VA Cavalry à Brandy Station.
-À la bataille de Mechanicsville , un soldat confédéré blanc refusa de combattre, jetant à terre, fusil et équipements, son domestique demanda au commandant la permission de prendre les armes de son maître, à fin de prendre sa place, ce qui lui fut accordé.
-Un domestique pris à un officier Yankee deux chevaux à la force du pistolet et retournant dans ses lignes, les remis à la cavalerie.
-En novembre 1861, il est reporté qu'un serviteur se battit farouchement et tua quatre yankees.
-Un officier confédéré cite son serviteur, William, qui combattit à ses cotés dans maints combats.
-Alfred Bellard du 5th New Jersey rapporte la mort de deux snipers noirs par les Berdan's sharpshooters en avril 1862 dans la Péninsule de Virginie.
-Un autre tireur d'élite de couleur est abattu en juin 1863 en Virginie, par les hommes 89th New York.
On pourrait multiplier les exemples de ce genre, et, bien sûr, plus d'un de ces combattants occasionnels fut blessé ou tué au cours des combats comme les derniers exemples le montrent .
 
Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ? Black
Il semble bien qu'en plus de ces soldats d'occasion dont l'engagement au feu est plus du à des circonstances particulières qu'à une véritable volonté de servir , un certain nombre de noirs parvinrent à s'enrôler effectivement dans les forces rebelles. On n'est pas absolument certain du statut exact de ces hommes cependant. D ans les rangs, malgré les scrupules du gouvernement, il semble qu'un certain nombre d'officiers confédérés n'obéirent pas toujours aux consignes des politiciens et enrôlèrent fréquemment des noirs, sur un critère simple, « voulez-vous, vous battre ? », ces hommes étaient parfois régulièrement inscrits sur les rôles régimentaires mais pas obligatoirement pour éviter tout problème probablement …
 
Le premier officier nordiste tué au combat fut abattu à Big Bethel en Virginie par un « sniper » rebelle de couleur, membre des Wythe rifles de Hampton (Va.) . Son capitaine lui aurait dit au moment de s'engager « les yankees vont te prendre et t'emmener à Cuba pour te vendre, si tu veux rester ici avec ta femme et tes enfants, chasse les de Virginie ! »
Un noir servant avec le 1st virginia cavalry tue un soldat de l'Union au cours d'une escarmouche le 2 juillet 1861 près de Falling Waters (Va.)
Un artilleur noir tira le dernier coup de canon sur les forces fédérales alors que les sudistes aban donnaient les fortifications de Yorktown en 1862.
William H Dove et au moins deux autres soldats du 5th North Carolina cavalry sont officiellement listés comme des « noirs libres sans domicile »
Primus Kelly du Texas s'engagea officieusement au 8th Texas cavalry avec les trois fils de son maître, il portait arme et uniforme et se battit à maintes reprises.
John Wilson Buckner rejoint le 1st South Carolina artillery en mars 1863 et est blessé à Fort Wagner (la campagne qui vit se distinguer le 54th Massachusetts nordiste) . D'après le général George H.Gordon, il semble bien que les rebelles aient compté plusieurs autres noirs dans leurs rangs au cours de cette bataille ...
John Parker, un esclave, sert comme artilleur à Manassas et note qu'il y avait au moins quatre autres noirs dans sabatterie « j'ignore combien il pouvait y en avoir dans les autres... »
 
Les métisses ou mulâtres avaient plus de facilité pour s'engager car ils pouvaient souvent se faire passer aisément pour des blancs, ainsi ces neuf hommes du 6th Louisiana cavalry enrôlés dans la compagnie du capitaine Bossier en avril 1862.
Georges et Stafford Grimes , deux mulâtres du comté de Caroline s'engagèrent dans l'artillerie de Fredericksburg en 1862, ils désertèrent et quand Georges fut repris, il fut considéré comme « noir » et donc dans l'incapacité d'avoir déserté , ce qui le sauva de l'exécution !
 
L'enrôlement officiel des noirs dans l'armée Confédérée
 
Il semble que des préjugés liés à la peur mais également à la croyance que les noirs ne pouvaient être de bons soldats, empêchèrent longtemps les sudistes de considérer la réelle possibilité d'armer les noirs, qu'ils soient libres ou esclaves. Cependant dans son doctorat de 1999, l'auteur Philip D. Dillard affirme que dès Fort Sumter, certains leaders du sud exprimèrent l'idée que des noirs pourraient servir sous l'uniforme gris de la Confédération. La législature de l'Alabama débattit très sérieusement de la question fin 1863, et, au tout début de 1864, le général Patrick Cleburne recommanda l'émancipation et la conscription de tous les esclaves dans la région de la campagne de Chattanooga. En dépit de ces tentatives, bien peu de sudistes considèrent sérieusement le problème avant la fin de l'année 1864. Il semble qu'à ce moment, le Président Jefferson Davis aurait approuvé un plan qui proposait l'émancipation des esclaves en échange de la reconnaissance officielle de la confédération par la Grande-Bretagne et la France , la France montra de l'intérêt pour cette démarche, mais la Grande-Bretagne refusa.
Entre novembre de cette année et mars 1865, la Confédération toute entière discuta âprement pour définir le rôle exact que devait jouer l'esclave noir dans l'effort de guerre.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'idée d'enrôler les noirs avait des opposants dans le sud ! Le général Howell Cobb de Géorgie : «  vous ne pouvez garder ensemble des troupes blanches et noires et vous ne pouvez faire confiance aux noirs. Utilisez les de toutes les façons que vous voudrez, mais ne les armez pas. Le jour ou vous ferez d'eux des soldats marquera le début de la fin pour notre révolution »
Le secrétaire à la guerre, James Seddon: «  … les blancs sont de meilleurs soldats que les nègres. Pour la guerre, quand l'existence est en jeu, le meilleur matériel doit être utilisé. »
Le général Patton Anderson:  « l'idée d'armer les esclaves est une proposition monstrueuse révoltante pour la pensée sudiste, la fierté sudiste et l'honneur sudiste »
Les journaux aussi comme le Charleston Mercury: «  si les esclaves sont armés alors la caroline du Sud n'aura bientôt plus aucun intérêt à poursuivre la guerre »
 
De l'autre coté, les partisans de l'idée n'en sont pas moins actifs:
Le général Patrick Cleburne « Les esclaves se battront ils ? L'expérience de cette guerre nous a appris que des nègres à demi entraînés se sont battus aussi bravement que beaucoup de yankees à demi entraînés. La Confédération devrait immédiatement annoncer l'éradication progressive mais totale de l'esclavage, se donnant accès à une source de main d'œuvre militaire et dans le même temps, se débarrassant d'un problème qui empêchent les nations européennes de soutenir l'indépendance du sud... »
Judah P.Benjamin , secrétaire d'état: «  est il mieux que le nègre combatte pour nous plutôt que contre nous ?
Samuel Clayton de Géorgie : «  Les recrues devraient être nos nègres et nul autre… Des gens disent que les nègres ne se battront pas. Je dis qu'ils se battront ! »
Le Intelligencier and Confederacy , journal d'Atlanta: «  Nous devons combattre le diable par le feu; en, armant nos nègres pour combattre les yankees ... »
Pendant toute l'année 1864 cependant, Jeff Davis se refuse à envisager l'armement des noirs du sud, mais en novembre, dans son message au congrès, il reconnaît pour la première fois que le temps est venu, que les esclaves sont nécessaires à l'armée. Aussitôt, Henry Cousins Chambers introduit une motion à la chambre des représentants déclarant que l'armée sudiste n'a pas besoin du secours de troupes noires : «  Il est honteux de débattre cette question… la race nègre a été mise en esclavage par le tout puissant. L'émancipation signifierait la destruction de notre système politique et social. Dieu interdit que ce cheval de Troie soit introduit parmi nous. »
D'autres représentants s'opposent à l'idée qui mènerait inévitablement à la disparition de l'institution.
Au début de 1865, Davis repose le problème : «  la question pour nous est de savoir si notre avantage est d'avoir des noirs combattants dans nos rangs ou dans ceux de l'ennemi. »
Dans le même temps, le général Robert E. Lee se prononce sur l'emploi des noirs dans l'armée sans délai : « je crois qu'avec l'entraînement approprié, ils feront de bons soldats… Nous devons donner à nos nègres la liberté immédiate si ils s'enrôlent et la liberté à la fin de la guerre pour les familles de tous ceux qui auront fait leur devoir avec le privilège de résider dans le sud. »
Il écrit encore le 11 janvier 1865: « je pense que nous devons décider si l'esclavage doit être aboli par nos ennemis et les esclaves utilisés contre nous , ou utilisés par nous-mêmes avec le risque que cela produise des effets sur nos institutions sociales. Mon opinion est que nous devons les employer sans délai... »
 
 
Pour le nord, une armée de noirs en uniformes gris relève de l'utopie: « ...laissez les armer le noir » dit leLiberator et d'autres journaux, « ils nous fourniront un soldat de plus et placeront une arme dans la main qui les fera disparaître de la surface de la terre ! » N'empêche, le général Ulysse Grant , bien placé en Virginie pour évaluer la situation , ordonne en février 1865, la capture de : « tout homme noir avant que l'ennemi ne puisse le mettre dans ses rangs », simple précaution , on ne sait jamais...
 
Le 13 mars 1865, après une vive résistance, le congrès confédéré passe un acte enrôlant les esclaves dans l'armée du sud, 300 000 pour commencer. Davis regrette aussitôt la date tardive de l'adoption de cette mesure, en oubliant qu'il y fut si longtemps opposé ! Le congrès s'empresse de rappeler :  « c'est une loi si radicale dans son caractère, si répugnante pour le préjudice causé à notre peuple, et affectant si intimement le fonctionnement de notre société qu'elle devait rencontrer de l'opposition et être tardivement adoptée ... »
En tous cas, la « machine » est lancée ! En Virginie, là seulement ou la mesure ne connaîtra qu'un début d'exécution, on rapporte plusieurs bals et soirées organisées par les noirs libres pour rassembler des fonds et recruter des volontaires . Le Richmond Examiner relate, le 29 mars 1865, l'organisation et la première sortie en public d'une compagnie confédérée de couleur, composée de 12 noirs libres et 23 esclaves. C'est tout ? Pourtant le général Edwin O.C. Ord , commandant l'armée de la James (US) rapporte la présence de cinq régiments confédérés noirs près de Petersburg, le reporter de couleur, Thomas Morris Chester du Philadelphia Pressaffirme que 20 000 afro-Virginiens, formés en 22 régiments s'entraînent à camp Lee à l'ouest de Richmond.Frederick Douglass informe Lincoln qu'à moins qu'on ne garantisse aux esclaves la terre et la liberté, ils prendront les armes pour les rebelles ! Le nord s'inquiète …
 
Pour le sénateur de Virginie, Robert M.T Hunter, des soldats noirs combattant pour le sud , c'est admettre que l'esclavage était une erreur dès le commencement. : « ...si nous offrons aux esclaves leur liberté… nous confessons que nous étions dans le faux et hypocrites en assurant que l'esclavage était le meilleur état pour les nègres… si nous pouvons faire d'eux des soldats, cette condition étant socialement égale à n'importe quelle autre dans la société, nous pouvons faire d'eux des officiers , commandant même des blancs. » Avec cette mesure, plus rien ne pouvait être comme avant dans le sud, quelle que soit l'issue de la guerre. Si la confédération avait réussi dans son entreprise, elle aurait créé une armée de couleur plus grande que dans toutes les autres armées du monde d'alors, celle du nord comprise ! Il en aurait résulté, pour le futur de la confédération, un aspect complètement différent, de celui que nous connaissons aujourd'hui.
Jefferson Davis , aurait-il pu envisager que les vétérans noirs reçoivent des terres pour leur service ? Ce qui est certain, c'est qu'il n'y aurait eu aucun avenir pour l'esclavage après que des dizaines, voir des centaines de milliers de noirs ayant portés les armes, soient rentrés dans leurs foyers après la guerre…
 
Il serait erroné de penser que la plupart des blancs dans les rangs confédérés, aient été systématiquement opposés à l'idée, certes révolutionnaire, d'enrôler des esclaves comme soldats, en fait, la majorité des soldats a pleinement approuvé l'idée, mais naturellement, il y en avait aussi qui y étaient opposés.
Par exemple, onze hommes du 12ème cavalerie du Kentucky signèrent une pétition pour dire qu'ils étaient opposés à l'égalité « des nègres » comme soldats, en outre, cette pétition dénonçait également ceux qui se faisaient les avocats de ces soldats nègres, disant d'eux, qu'ils n'étaient en gros, « que des recruteurs, voir des rabatteurs, de ceux qui le font à la force du bâton, de ceux qui tiennent les nègres par le collier, des lâches, motivé par le fait qu'ils défendent la cause à leur place » Maintenant, indépendamment du cas précis de ces onze confédérés, qui n'étaient apparemment qu'une minorité, il y a aussi ces presque 400 NCO et hommes de troupes du 22th. 7th. et 11th de cavalerie du Kentucky, qui lors d'une réunion au camp de Lee, près de Richmond le 25 février 1865 avaient de leur coté, signé une autre pétition, demandant au congrès confédéré, « d'approuver officiellement, la politique d'incorporation des nègres » . Ceux ci n'étaient pourtant pas des recruteurs ou des lâches ou encore moins des hommes contrariés par l'initiative de leur onze collègues du 12th. Mais seulement des soldats endurcis, ayant connus la victoire comme la défaite, qui pensaient, comme ils le disaient eux même dans leur pétition, « pour gagner notre indépendance, nous devrions recourir à chaque moyen honorable, chaque sacrifice pour atteindre ce but, nous connaissons le destin qui nous attend si l'ennemi réussit à écraser nos vaillantes armées, alors plutôt que de nous soumettre, épuisons chaque ressource et employons chaque moyen à notre disposition pour que cela n'arrive pas. » l'approbation ou non de leur pétition par le congrès, n'était pas assujettie au fait de continuer à faire leur devoir, comme ils l'écrivaient, « sur le champ de bataille nous soumettrons à l'arbitraire de l'épée la question de l'indépendance ou de l'assujettissement et nous montrerons, quoi qu'il en soit, notre détermination à mourir en citoyen honorable plutôt que comme esclave de la défaite. » Et pour s'assurer que leur pétition soit entendue, ils choisirent un de leurs dirigeants, le lieutenant Colonel James Bennett McCreary , pour la remettre personnellement au congrès.
D'après un rapport écrit juste après la fin de la guerre pour le secrétaire Stanton, aucun soldat noir n'aurait eu le temps d'être enrôlé par les rebelles. Cela est faux, plusieurs compagnies furent effectivement recrutées en mars et avril 1865.
Un cadet du Virginia Military institute, de garde à Richmond, raconte comment il fut relevé par des soldats noirs.« A Richmond , un docteur Chambliss Jackson leva un bataillon parmi les travailleurs de l'hôpital de Chimborazo » affirme Patrick Messenghil dans une conférence donnée en 1991 à Denver. « et ces hommes furent vus , drillant dans le capitol square, portant des pantalon de jean bleu/gris et des « battle shirts » rouges. Le major Turner, commandant une autre unité noire, écrit : La connaissance de l'art militaire qu'ils montraient déjà était quelque chose de remarquable... »
Le 11 mars 1865, soit deux jours avant l'adoption de la loi par le congrès, ce bataillon Jackson , qui comprenait trois compagnies de convalescents blancs et deux compagnies noires, arriva à Petersburg et vit le feu sous le commandement du colonel Scott Shipp, chef du Virginia Military Institute cadet corps. Dans la soirée du 22 mars 1865, les noirs du bataillon Jackson et une compagnie commandée par le capitaine Grimes, paradent au capitol square devant une foule nombreuse.
Il serait faux de dire que tous les noirs incorporés étaient volontaires, certains par exemple , furent sortis de prison pour compléter les rangs. D'autres avaient une vengeance personnelle à exercer contre les yankees qui les avaient mal traités ou volés, ce qui n'était pas chose rare !
Les blancs sont souvent choqués de voir des noirs en armes, les « minstrels shows » se moquent de cette « comédie », mais des planteurs influents poussent leurs esclaves à s'enrôler, leur promettant la liberté …
Le 1er avril 1865, le bataillon du VMI cadet corps fut envoyé avec d'autres unités rejoindre les forces de Longstreet pour une ultime défense de Petersburg. Il arriva trop tard mais participa à la destruction des stocks militaires de Richmond. Le 4 avril, un courrier confédéré rapporte avoir assisté à l'escarmouche suivante dans le comté d'Amélia: « je vis un convoi gardé par des soldats confédérés noirs, une chose nouvelle pour moi. », le convoi est attaqué par la cavalerie fédérale, les noirs repoussent la première charge mais sont submergés par la seconde et capturés. Qui étaient ces soldats ? On pense qu'ils auraient été sous les ordres d'un major Turner. Deux jours plus tard , 12 soldats de couleur portant l'uniforme gris, armés et encadrés par des blancs sont vus par des réfugiés sur les fortifications près de Farmville…
28 noirs, listés bien sûr comme « cuisiniers ou serviteurs » sont présents à Appomattox et insistent pour faire leur reddition avec les autres plutôt qu'accepter simplement leur liberté.
Ainsi se terminait le « problème » de la présence de noirs dans l'armée confédérée.
 
Pourquoi défendre la Confédération ?
 
On peut se demander pourquoi des noirs, libres ou esclaves, prirent fait et cause pour le sud, censé vouloir les maintenir dans un état d'infériorité raciale. Les nordistes ont toujours été cruellement surpris de constater que des noirs les combattaient, pas nécessairement avec un fusil d'ailleurs, puisque Thomas Y. Cartwright, historien, explique comment les noirs du sud pouvaient duper efficacement les nordistes trop confiants, « Employer les noirs du sud comme courriers était un tour confédéré très prisé, ils ont souvent trompé les Fédéraux en leur faisant croire qu'ils étaient sourds-muets ou pro-unioniste » (la duperie était naturellement insoupçonnable pour les yankees qui n'étaient pas disposé à croire que des noirs du Sud, pouvaient être pro-confédéré), Pendant la guerre, les idées fausses des nordistes au sujet des noirs dans le Sud se sont souvent prêtées à la manipulation.
Hélas, ces idées reçues persistent toujours aujourd'hui, beaucoup sont encore dupés par les caricatures de la vie des noirs dans le Sud et ont, de plus, toujours du mal à croire à l'existence des « confédérés noirs » ceci continuera tant que nous persisterons dans notre réticence à croire que « les habitants noirs du sud ne pouvaient être pro-Confédéré. »
Richard Rollins a examiné de près les raisons qui poussèrent des noirs à soutenir le sud , la première est celle qui fit marcher la plupart des fermiers blancs qui ne possédaient pas un esclave: le sud était le foyer , un foyer menacé. Les noirs sudistes étaient en Amérique depuis aussi longtemps que les blancs, sur les quatre millions de noirs dans les états rebelles combien n'étaient pas nés sur le nouveau continent ? L'attachement à la communauté, à la ville, à l'état est certainement aussi fort chez beaucoup de noirs qu'il peut l'être pour les blancs.
Ensuite, soutenir sa communauté pouvait être le « ticket » qui mènerait à la liberté. Qui pouvait dire que le nord l'emporterait ? Se montrer digne d'être un citoyen de la confédération pouvait conduire à une reconnaissance en ce sens. Après tout les noirs qui se battirent sous l'uniforme bleu ne cherchaient bien souvent qu'à se faire accepter, eux aussi, comme des « citoyens normaux ».
De nombreux noirs du sud avaient de bonnes raisons de soutenir la confédération sur un plan économique. Les communautés libres, relativement privilégiées, avaient tout à perdre dans une défaite qui verrait une émancipation générale, beaucoup avaient des biens, plusieurs même des esclaves ! Même certains esclaves pouvaient voir leur intérêt dans la perpétuation de la situation d'avant guerre, leur qualification était hautement demandée et rétribuée par le système de la location dont l'esclave bénéficiait souvent. On l'a vu, pendant la guerre , les nombreux ouvriers noirs qualifiés ou artisans de talent furent très demandés .
Enfin, l'attrait de l'aventure que représente la guerre conduisit sans doute certains jeunes hommes de couleur à rejoindre les régiments rebelles, un attrait ressenti après tout par bon nombre de blancs de leur age !
 
Et après la guerre ?
 
Les dossiers de pension :
 
Bien sûr, seuls ceux qui survécurent à la guerre touchèrent une pension, peut-être furent-ils assez chanceux pour surmonter grâce à elle, les préjudices ségrégationniste de l'après guerre.
Les dossiers de pension étaient gérés par les autorités d'états et ils étaient souvent assujettis à un comité d'examen local des comtés, il y avait donc de considérables différences d'état à état et de comté à comté. La Caroline du Sud, par exemple, à elle seule, enregistra 30 pensionnés noirs confédérés dans le même comté (comté de York), le Tennessee en enregistra 285 , alors que l'état du Missouri, qui était plutôt réticent à donner des pensions à qui que ce soit et encore moins à des noirs, semble ne pas en avoir déclaré un seul !
La discrimination envers les confédérés noirs était un problème bien réel, ainsi, en Caroline du Sud les confédérés blancs pouvaient solliciter des retraites dès 1887 , les vétérans noirs quant à eux, ont été rejetés des services de pensions jusqu'en 1923, et à ce moment là, la plupart d'entre eux étaient déjà dans l'autre monde !
L'historien Richard Rollins a entrepris l'étude d'un dossier intéressant aux archives d'état du Tennessee à Nashville. En 1921 , cette législature a adopté un acte fournissant des pensions pour les noirs qui avaient été domestiques de corps (body servants) de soldats confédérés blancs. Entre 1921 et 1936 285 dossiers ont été enregistrés,  sur ce nombre 248 ont pu être vérifiés comme étant des cas de service réel rendu à l'armée. Les demandeurs, qui ont noté leur fonction spécifique ne sont malheureusement pas nombreux, 37 seulement ont indiqué qu'ils avaient été cuisiniers, personnel hospitalier, domestiques ou conducteurs. Avec les informations recoupées, nous sommes certains qu'au moins 13 de ces demandeurs furent réellement des combattants, deux furent blessés. Un quatorzième dit avoir été enrôlé sous le feu de l'ennemi, 17 furent fait prisonniers et se sont échappés pour rejoindre les forces confédérées.
Les fonds de pension n'exigèrent pourtant aucune information sur le rôle précis de ces hommes, nous sommes donc en droit de nous demander combien d'autres demandeurs pourraient avoir été de réels soldats. Nous pouvons aussi nous demander combien d'autres auraient pu demander une pension, mais ne purent pas le faire, puisque la pension fut offerte 56 ans après la fin de la guerre !!!
Et rappelez-vous ceci…Nous ne parlons là, que du Tennessee !
Les noirs étaient souvent musiciens dans l'armée confédérée, ils étaient clairons, fifres, tambours, pour beaucoup d'entre eux il y a une trace de ces fonctions. Un habitant du Nord, remarquait, lorsqu'il observait les troupes confédérées en marche, « la seule vraie musique dans leur colonne venait aujourd'hui d'un bugle tenu par un nègre. » Il est vrai que les musiciens noirs dans les rangs confédérés avaient été autorisés par le congrès qui avait promulgué une loi en 1862 déclarant que « lorsque des personnes colorées sont employées comme musiciens pour n'importe quel régiment ou compagnie, elles auront le droit au même salaire que la loi accorde aux musiciens blancs enrôlés dans l'armée régulière. »
 
Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ? Csblack
Presque 180.000 habitants noirs du Sud, pour la seul Virginie, furent un soutien logistique pour l'armée de la confédération, beaucoup étaient des ouvriers très qualifiés, exercent de nombreux métiers, comme : cuisiniers, sapeurs, ingénieurs, fermiers, pompiers, selliers, forgerons, conducteurs, bateliers, mécaniciens, etc. Les organismes en charge des pensions pour les vétérans confédérées ont finalement permis, dans les années 20, qu'une pension soit versée à certains de ces ouvriers qui vivaient encore, des milliers d'autres ont servi dans les autres états de la confédération (ils furent peut-être aussi, du moins pour une partie d'entre eux, enregistrés après la guerre, autrement que comme soldat, pour ne pas avoir, justement, à leur verser une pension…)
 
 
 
Monuments

 
Cela peut paraître étonnant, pourtant, le premier monument militaire aux états unis, honorant un soldat afro-américain, est un monument Confédéré du cimetière national d'Arlington , ce monument fut conçu en 1914 , parMoïse Ezekiel , un soldat confédéré juif qui voulait ainsi dépeindre avec exactitude « le melting-pot racial » qu'il connut dans l'armée confédérée. Un soldat confédéré noir y est représenté aux cotés de soldats confédérés blancs et un des soldats blancs y est montré remettant son enfant sous la protection d'une femme noire.
 
Un autre monument dédié au soldat noir confédéré : Cemeteries in the Southside Va. Area 
Norfolk , Portsmouth , Chesapeake and Virginia Beach ) 
Monument to the Black Confederate Soldiers, Elmwood

 
L'héritage confédéré des noirs commence à susciter l'attention qu'il mérite. Par exemple, Terri Williams , journaliste noir, du Suffolk journal en Virginie, écrit : « J'ai dû examiner de nouveau mes sentiments envers le drapeau confédéré, quand j'ai lu un article de journal concernant un vieil homme noir donc l'ancêtre, avait combattu avec les forces confédérées, l'homme parlait avec fierté de la contribution de son ancêtre envers « la cause », il a été photographié drapé dans les plis de l'étendard confédéré. Ce qui est sur, c'est que maintenant je n'ai plus aucun sentiments précis sur ce que représente pour moi le drapeau confédéré, car ce n'est plus leur histoire ou mon histoire, mais notre histoire. »
 
Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ? Image4
 
Epilogue
 
Après la fin de la guerre et avant le 20th.siècle , beaucoup des membres des « vétérans confédérés unis » ( United Confederate Veterans ) ont préconisé l'attribution pour les anciens esclaves d'une surface cultivable et d'une maison, ils avaient l'espoir que justice soit rendue pour que soit donner à ces esclaves (à qui on avait promis dans le passé, quarante acres et une mule !) ce qu'ils n'avaient jamais reçu. Dans le magazine édité par l'association des vétérans de l' UCV en 1913 , on écrivait « que cela faisait parti des projets confédérés, que cela était démocratique et à faire », Ces vétérans avaient beaucoup de gratitude envers ces anciens esclaves, qui par milliers étaient restés fidèles jusqu'au bout à la confédération alors qu'ils vivaient maintenant dans la pauvreté absolue des grandes villes, malheureusement, la proposition resta sans écho… Propagande que tout cela ? Mythe de l'esclave fidèle ?
Pourtant, au cours du cinquantième anniversaire de la bataille de Gettysburg en 1913 , des arrangements avaient été pris par les organisateurs, afin que se tienne, dans les meilleures conditions possibles, cette réunion commune entre les vétérans des deux camps.
La commission responsable de l'événement s'était assurée d'avoir réservé assez de logements pour les vétérans noirs de l'union mais qu'elle ne fut pas sa surprise en voyant arriver d'inattendus vétérans confédérés noirs ! Les confédérés blancs avaient immédiatement souhaité la bienvenue à leurs vieux camarades, leur donnant spontanément une de leurs tentes et subvenant à chacun de leur besoin...
 
Le Général Nathan Bedford Forrest était notoirement connu pour être bon avec ses esclaves et un certain nombre de noirs combattirent sous son commandement, c'était bien connu même dans les rangs nordistes est démontré dans l'épisode suivant : Peu de temps après la guerre, en août 1866 , la cavalerie fédérale monta à la plantation de Forrest, quand les yankees approchèrent de la maison, le vieux cheval de Forrest, le Roi Philip , les chargea, les soldats frappèrent alors l'animal. Voyant cela le valet de Forrest « Jerry » (un de ses nombreux anciens esclaves qui malgré l' émancipation en 1863 par Forrest lui-même, retournèrent avec lui dans sa plantation) se précipita dehors pour défendre le cheval, ce qui fit dire au capitaine fédéral, « Général, maintenant je peut expliquer vos succès, vos nègres combattent pour vous et votre cheval aussi. » Les habitants du Nord qui ont lutté contre le Général Forrestsavaient que les noirs étaient de son côté.
 
 
Faits et anecdotes concernant des noirs dans l'armée confédérée
 
Au moins un confédéré noir fut sous officier, James Washington , de la Cie D du 35th.Texas Cavalerie , il était3ème sergent . Il y eu des officiers noirs à des grades plus élevés qui servirent dans des unités de milices et ce, seulement dans des milices d'états ( la Louisiane par exemple, avec les native guards).
 
Les musiciens, les cuisiniers, les soldats et les fossoyeurs noirs, libres, gagnaient le même salaire que les soldats confédérés blancs, cela n'était pas le cas dans l'armée de l'Union où les soldats noirs, ne recevaient pas le même salaire que les blancs. A la forge confédérée de Buffalo dans le comté de Rockbridge , en Virginie , les ouvriers noirs les plus habiles « gagnaient en moyenne, trois fois plus que les soldats confédérés blancs et plus que la plupart des chefs de l'armée confédérée ($350- $600 par an).
 
Un confédéré noir, Georges -------- ? Une fois capturé par les fédéraux, s'échappa pour rejoindre le Sud, re-capturé, Il a, d'un air provoquant, parlé ainsi à celui qui venait de le reprendre, « Monsieur, vous voulez que j'abandonne, je ne suis pas un déserteur, dans le Sud, les déserteurs déshonorent leurs familles et je ne vais pas faire cela à la mienne ».
 
Un ancien esclave, Horace King , était entrepreneur pour la marine confédérée, il était également ingénieur expérimenté, il devint célèbre comme constructeur de pont pour la confédération, un de ses ponts fut brûlé lors d' une incursion Yankee et sa maison pillée par les troupes de l'Union, car son épouse avait eu le malheur d'implorer leur pitié.
 
Après la bataille de Gettysburg , deux soldats confédérés capturèrent un soldat Yankee, mais comme ils étaient trop ivres pour sans occuper, ils le confièrent à leur domestique, le Colonel Arthur Fremantle , célèbre observateur anglais, (si, si c'est bien lui, le gars avec son uniforme ridicule, sa drôle de moustache et sa tasse de thé, tout aussi ridicule dans le film Gettysburg), assista, à la suite de cette capture, à curieux spectacle, dont il témoigna de la manière suivante : «J'ai vu un nègre, entièrement vêtu d'un uniforme fédéral avec un fusil à la main, emmenant un homme blanc aux pieds nus, avec qui il avait visiblement échangé ses vêtements» une fois l'homme interrogé par le Général Longstreet , le domestique raconta cette histoire avec un mépris évident dans la voix pour son prisonnier nordiste.
 
 
D'autres exemples de confédérés noirs :
 
James Russell,
Homme libre, cuisinier pour la compagnie C, 24th. infanterie volontaire de la Caroline du Sud. Tué en action le 25 novembre 1863.
Louis Napoléon Nelson
Homme libre, private du 7ème cavalerie du Tennessee (sous les ordres du Général Forrest). Combat à Shiloh, Lookout Mountain, Brice's Crossing, et Vicksburg, il survécut à la guerre.
Charles F. Lutz
Homme libre, Private, C° F, 8ème d'infanterie de Louisiane, Combat dans la vallée de la Shenandoah (sous les ordres de Stonewall Jackson), Fredricksburg, Chancellorsville, et Gettysburg. Capturé et libéré sur parole deux fois, ne trahi jamais la confédération, il survécut à la guerre.
James Young
Statut inconnu, Private de la C °K du 29th. d'infanterie de l'Alabama, survécut à la guerre.
Jean Baptiste Pierre-Auguste
Homme libre de couleur, Private de la C °I 29th. d'infanterie de Louisiane, défenseur de Vicksburg, retourna chez lui après la chute de la ville, se réengagea à l'été 64 pour le reste de la guerre, y survécut.
William Colen Revels
Statut inconnu, private au 21th. SC. Combat à Winchester et Gettysburg, nous ne savons pas s'il survécut à la guerre.
Eli Dempsey
Statut inconnu, private au 1er NC Artillerie, prisonnier de guerre de1862-1864, survécut à la guerre.
John Parker
Esclave, artilleur à la bataille du First Manassas, a survécut à la guerre.
 
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MessageSujet: Re: Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ?   Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ? Icon_minitimeDim 10 Mai 2015 - 11:17

Témoignages Nordistes
 
D'après une lettre de James G.Batter à son père publiée le 1er mai 1863 dans le « Winchester Indiana Journal « , le 13th Indiana infantry fut impliqué dans des opérations autour de Suffolk , Virginie, en avril , mai 1863: « je peux vous assurer père qu'il est certain que les rebelles ont des soldats nègres dans leur armée . Un de leurs meilleurs sharpshooters, et le plus vaillant de tous ici est un nègre. Il s'est creusé un trou la nuit dernière (16 avril 1863) juste au-delà de la rivière et a harcelé nos postes opposés à lui tout le jour. Vous pouvez le voir assez à l'œil nu pour être sûr que c'est une « tête de bois » et avec une lorgnette il n'y a aucun doute ».
 
Le 85th Indiana infantry rapporte à l'Indianapolis Daily Evening gazette que le 5 mars 1863 « au cours du combat la batterie d'artillerie sous la protection du 85th fut attaquée par deux régiments nègres rebelles ».
 
Après la bataille de Missionary Ridge , le sergent William F.Ruby envoya une liste des pertes à Ringgold , Géorgie, vers le 29 novembre 1863, à William S. Lingle pour publication. La lettre de Rubby fut partiellement reprise dans le Lafayette Daily Courrier le 8 décembre 1863. « Ruby dit que parmi les morts rebelles sur Missionary Ridge, il vit un certain nombre de nègres en uniforme confédéré  ».
 
« Il y a aussi un bon nombre de nègres attachés aux troupes du Texas et de la Géorgie qui sont armés et équipés et ont pris part à plusieurs engagements avec mes forces au cours de la journée ». Official records series I , vol XVI part I p.805
 
« des piquets ont été envoyés cette nuit et le capitaine Hennessy de la compagnie E du 9th Connecticut , sorti avec sa compagnie, a capturé un éclaireur rebelle noir, bien monté , qui avait été envoyé pour surveiller nos mouvements. » OR serie I vol 15, part 1, p 137-138
 
« les rebelles (Forrest) recrutent des troupes nègres à Entreprise , Mississippi, et les nègres sont enrôlés dans tout l'état ». OR serie 1, vol XLIX, part II p.253 6 avril 1863
 
« Il est aussi difficile d'évaluer les forces de l'ennemi mais elles ne doivent pas être inférieures à 600 ou 800 hommes. Il y avait six compagnies de mounted riflemen , derrière l'infanterie, parmi lesquels se trouvait un nombre considérable d'hommes de couleur ». Sur les forces confédérées à Pocotaligo SC, Colonel B.C. christ, 50th Pa Infantry, 30 mai 1862. OR serie I, vol XIV, p 24
 
« J'ai communiqué les ordres du Général Sherman et ai chargé le colonel Smith , du 54e Ohio, de dégager la route dans les meilleures conditions pour effectuer notre jonction, le travail a été vigoureusement effectué sous sa surveillance et il s'est consacré à lui avec autant d'énergie et d'activité que n'importe lequel de ses hommes, le travail dû être poursuivi sous le feu des tireurs d'élite confédérés, protégé comme ils le pouvaient par nos tirailleurs sur les flans, ils avaient comme ordre de maintenir un feu si vigoureux que l'ennemi ne puisse pas oser sortir la tête au-dessus de ses abris ; mais l'ennemi et particulièrement leurs nègres armés «  armed negroes »(textuellement dans la lettre), ont osé se lever et faire feu sur nos hommes, les pertes de la brigade à la suite de cet événement, furent : de 11 tués, 40 blessés, et 4 portés disparus .
Témoignage de : D. STUART, Brigadier-General, Commanding ."
 
 
Les Chandler
 
Enrôlé dans l'armée confédérée à Palo Alto, Mississippi en 1861 où il vivait, Andrew Martin Chandler âgé de 15 ans fut incorporé dans la Cie. F du 44th régiment d'infanterie du Mississippi , Il participa à plusieurs campagnes avec son ami d'enfance, un ancien esclave, âgé de 17 ans Silas Chandler , ils furent tous deux capturés à Shiloh et emprisonnés dans l' Ohio . Silas fut libéré et pu rentré chez lui au Mississippi , Andrew fut échangé et rentra également. Lui et Silas réintégrèrent leur unité, plus tard, Andrew fut blessé à Chickamauga , les chirurgiens de l'armée étaient prêts à amputer sa jambe, mais Silas utilisa une pièce en or qui lui avait été donnée par la mère d'Andrew pour acheter du whisky, afin de soudoyer les chirurgiens pour qu'ils le libèrent sans l'amputer. Il emmena Andrew sur plusieurs milles et le chargea dans un wagon couvert se dirigeant vers Atlanta .
Andrew rentra à l'hôpital où Silas s'occupa de lui jusqu'à ce que sa famille puisse les rejoindre. Sa jambe et probablement sa vie, furent sauvées grâce à l'attention et les efforts de son ami d'enfance.
En 1950 fut dactylographiée la transcription des notes manuscrites d'une entrevue avec Andrew Martin conduite en1912 . En parlant de Silas, il disait : « Il a servi dans l'armée confédérée et même aujourd'hui, il est encore fidèle à la cause, il m'a dit beaucoup de bien au sujet de son service dans l'armée, quoiqu'il ai considéré sa contribution comme plutôt légère, étant moins important que celle de bien d'autres soldats»
Un autre vétéran qui avait servi avec lui dans l'armée disait à son sujet : « Ce Silas était un ancien esclave propriété des parents d'Andrew, qu'ils avaient émancipé juste avant la guerre, quoiqu'on lui ai accordé sa liberté, il insista pour aller au loin faire la guerre avec Andrew, en partie en raison de leur amitié, mais aussi parce qu'il était le plus âgé, il estimait qu'il devait protéger Andrew.
Andrew disait, que quoique Silas ai été considéré comme un domestique par les autres hommes et des noirs de l'unité, il fût l'égal de tous, montrant comme beaucoup de la haine pour les Yankees, voir plus que n'importe qui dans l'unité!
Andrew montra alors à la personne qui l'interviewait une vieille photo d'eux, sur laquelle ils pausent avec un regard déterminé et sévère, qui traduisait selon lui l'attachement pour leur amitié et leur pays.
Andrew et Silas sont revenus à Palo Alto après la guerre, ils y sont restés amis et y ont vécu l'un à côté de l'autre. En 1878 , Andrew signa des papiers afin que Silas reçoive une pension comme tous les vétérans confédérés du Mississippi.
Andrew donna à Silas une terre adjacente à l'une de ses plantations, sur laquelle Silas construisit une église pour la population noire de Palo Alto.
Andrew Martin Chandler, né le 3 avril 1846 , mort le 7 mai 1920 , vétéran du 44th.Mississippi , repose à Palo Alto sous une pierre tombale décorée des symboles de la confédération dans le cimetière familial, entourée par une barrière de fer, juste au bord de la route où se trouve l'église de Silas et où l'office a toujours lieu de nos jours. Les membres de cette église reposent dans le cimetière tout autour de la tombe d'Andrew.
Silas Chandler, vétéran confédéré noir et ami fidèle, repose à huit ou dix milles de Palo Alto, sa tombe est maintenant décorée d'une croix confédérée de fer, placée là lors d'une cérémonie officielle où lui furent rendu les honneurs militaires, cérémonie placée sous l'égide de la Division du Mississippi pour les anciens combattants.
L'arrière-petit-fils d'Andrew, qui vit au Mississippi, s'appelle Andrew Chandler Bataille et Bobbie Chandler , l'arrière-petit-fils de Silas qui vit dans le Nord-Est des USA, se sont rencontrés, Il y a environ huit ans, pour renouer les liens qui unissait leur deux familles.
 
 
Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ? Image2
L'histoire de Silas est décrite dans une vidéo sur d'histoire du Mississippi utilisée pour l'instruction dans les lycées de l'état .
NOTE : Nous remercions Andrew Chandler Battaile et K. Peter Polley (Confederate Signal Service), descendants d'Andrew Chandler, pour leurs souvenirs de famille et pour la transcription d'une entrevue de 1912 avec le Lieutenant Andrew Chandler.
Nos remerciements aussi à Bobbie , descendant de Silas, qui a fait preuve d'une grande détermination pour établir la vérité sur la vie de ces deux jeunes habitants du sud en partageant ses souvenirs familiaux avec nous, la famille de Bobbie a toujours plusieurs souvenirs de Silas, dont le sabre et l'uniforme qu'il porta.
 
© 1998-2001 Michael Kelley
 
 
 
Les Tambours et les archives

Pratiquement tous les rapports concernant les tambours de l'armée confédéré ne contiennent aucune information raciale, tandis qu'il est assez facile d'identifier des amérindiens ou des hispaniques par leurs noms « non Anglo-saxon », la plupart des noirs, eux, ont adopté des noms européens, bien que l'on puisse s'assurer que quelques individus soient des esclaves par leur nom de famille, pour les noirs affranchis leurs noms sont pratiquement indissociable de ceux des blancs, par exemple : Les frères, Arthur et Milles, qui ont servi comme soldats dans la cie D du 3 ème régiment artillerie de Caroline du Nord et aussi dans le 40th.d'infanterie du même état, que les registres confédérés (index des fichiers nationaux des services d'archives) n‘identifient pas en tant que noir, alors qu'ils le sont.
En raison des difficultés à les identifier en tant que tel, les sources secondaires des fichiers de pension de l' UCVdoivent être également complétés par les dossiers des familles de soldats, pour ceux suspectés d'être des « soldats » noirs, les autorités fédérales avaient pour mission de créer des banques d'archives, mais elles n'ont jamais, pour une multitudes de raisons, vues le jour.
Pour l'Alabama, par exemple, plusieurs des dossiers de ces militaires noirs et enregistrés en tant que tel, ont « été détruits » ou plus commodément « égarés », certainement pour ne pas avoir à les remettre au gouvernement fédéral, la mauvaise foi et la mauvaise volonté « d'ex-Confédérés » pour qu'ils ne touchent pas de pensions, est, il va sans dire, une très grande possibilité.
Au Missouri, une tentative sérieuse de compiler les fichiers confédérés de recensement militaire, n'a commencé qu'en 1908 , à ce moment là, beaucoup de dossiers avaient été « perdus » et beaucoup de vétérans avaient passés « l'arme à gauche », paix à leurs âmes.
En conséquence, la fiabilité des fichiers confédérés du recensement militaire est difficile à prouver, non seulement pour le descendant de confédéré noir mais aussi pour beaucoup de soldats confédérés blancs.
 
Sources et remerciements
 
-Charles Kelly Barrow , « Forgotten Confederates » (Les Confédérés oubliés) : Une anthologie sur le sujet des noirs confédérés, publié en 1995, Actuellement pour moi, le meilleur livre sur le sujet.
-Ervin L. Jordan , « Black Confederates and Afro-Yankees in Civil War Virginia » (les confédérés noirs et les Afro-Yankees dans la guerre civile en Virginie) publié en 1995 une très bonne source.
-Richard Rollins “Black Southerners in Gray” (Les sudistes noirs en gris) publié en 1994 une excellente source.
-Dr. Edouard Smith et Nelson Winbush , «Black Southern heritage » (l'héritage noir du Sud), superbe vidéo éducative. M. Winbush est descendant d'un soldat confédéré noir et membre des « Sons of Confederate Veterans (SCV) »
-Jason H.Silverman & Susan R.Silverman, « Blacks in Gray: Myth or reality » in North & South vol 5, N°3
-Joseph Glatthaar, « Forged in battle: the civil war alliance of black soldiers and white officers » NY 1990
-Bell Irvin Wiley , « Southern Negroes 1861-65» 1938
-Franck Moore (ed), « The rebellion records » NY 1861-1868
-Official records of the Union and Confederate armies, divers volumes
-Patrick R.Messenghill, « Black Confederates in the CW » http://www.users.qwest.net/~cvbba/Black-Rebels.htm 1991
Pour plus d'informations historiques sur les confédérés noirs, Contactez le Dr Edouard Smith, American University, 4400 Massachusetts Ave., N.W Washington, DC 20016 , doyen d'université, le Dr Smith est un professeur noir qui consacre sa vie à clarifier le rôle historique des Afro-américains.
 
Remerciements :
 
Premièrement à Patrick Ailliot, sans qui cet article n'aurait jamais vu le jour, car en plus de m'avoir fourni une grande partie de la documentation qui m'a servi à son élaboration, il est, pour moitié avec Audrey Desgardin, David Desgardin et Cécile ma douce, que je remercie tous trois, à son origine, je m'explique :
J'avais eu avec Audrey, Cécile et David il y a quelques mois, une discussion des plus houleuses, déviant des femmes sous l'uniforme de la guerre civile, sur le thème: que ferait le 10th. La si un noir voulait s'y inscrire ? ce à quoi je répondais, de manière arbitraire et très sur de moi, que si on ne me prouvait pas qu'il y en avait eu un à l'époque , je serai contre !
Et donc Patrick, car, quand je lui rapportais cette conversation, il me fit remarquer, à très juste titre, que la présence d'un noir isolé, était, 1000 fois plus crédible dans nos rangs que dans ceux du 20th.Maine par exemple. Il y avait,en passant , un antillais et plusieurs créoles au 10th.La...
 
 
Traduction, adaptation et conception William Miconnet
(Ajouts et Mise en forme du texte final, Patrick Ailliot)
 
 
 
 

Le regard de Robert E. Lee sur les troupes de couleur :

HdQs CS Armies 
27th March 1865 
Lt Gen RS Ewell 
Commdg General, 

Le Général Lee me fait accuser réception de votre lettre et vous fait dire qu'il regrette la réticence des propriétaires pour mettre à notre service leurs esclaves, si les autorités d'état ne peuvent rien faire pour obtenir les nègres qui sont disposés à joindre l'armée, mais dont les maîtres refusent l' engagement, il n'y a aucune autorité qui peut le faire, quel avantage attendent-ils à garder leur nègres si l'ennemi occupe le pays, il est impossible de le dire.
Le général espère que vous essayerez d'obtenir l'aide des citoyens qui sont en faveur de cette mesure, afin d'apporter chaque voix influente que vous pouvez trouver pour la soutenir, quand un nègre est disposé à s'engager, il devrait y avoir moins d'objections de son maître, moins de contraintes, plus d'autorité de l'état, Il est cependant de première importance, que les nègres sachent que leur engagement est volontaire.
Quant au nom des troupes, le général pense, que vous ne pouvez pas faire mieux que de consulter les hommes, eux-mêmes, sa seule objection à les appeler les troupes de couleur vient du fait que l'ennemi ait choisi cette désignation pour les siennes, mais il vous fait dire, que son avis ne doit pas peser sur le choix des troupes, il recommande qu'elles s'appellent « colored » si elles le souhaitent, elles peuvent aussi s'appeler les troupes ou les volontaires confédérés, tout simplement.
Tout devrait être fait, pour les impressionner par la responsabilité et le caractère important de leur position, tandis que naturellement, le respect et la subordination doivent être exigés d'eux, ils doivent être traité avec toute l'estime qu'impose leur engagement, comme celui de n'importe quel autre soldat, leurs droits et privilèges doivent être garantis.
On doit interdire la rudesse et toutes conduites méprisantes ou blessantes à leur égard, tout devrait être fait pour leur faire oublier qu'on les a considéré comme du bétail.
Vous saurez aisément comment concilier leur bonne volonté et le caractère des hommes....
Avec tout mon respect, votre serviteur obéissant, Charles Marshall Lt. Col & AAG
 
Hd. Qts. CS Armies 
30th March 1865 
Lt Gen RS Ewell Commdg General,

 
Le Général Lee me donne accuser réception de votre lettre du 29, il vous fait dire qu'il regrette beaucoup d'apprendre que les propriétaires refusent encore de permettre à leurs esclaves de s'enrôler, il considère qu'une grande partie de cette force devrait être mise aussi tôt que possible au service de la confédération, croyant qu'elles lèveront par leur action, tous les doutes quant à l'utilité de cette mesure.
Il regrette d'avantage encore, le cas des propriétaires de Richmond, puisque l'exemple qu'ils pourraient donner serait extrêmement important, la tournure actuelle des affaires militaires le rend presque certain, que si nous n'obtenons pas ces hommes, ils prendront bientôt les armes contre nous, en soulageant peut-être les soldats fédéraux blancs d'avoir à garder Richmond.
Il pense que vous serez d'accord avec lui sur ces conclusions et vous fait dire qu'il considère comme très important que des mesures immédiates soient prises pour mettre le recrutement en route.
Il désire vous voir, les placer sous ses ordres et vous fait dire qu'il pense que rien ne peut être accompli sans effort énergique et intelligent, sauf par quelqu'un qui apprécie pleinement l'importance essentielle du devoir...
Avec tout mon respect, votre serviteur obéissant, Charles Marshall Lt. Col & AAG
 
Source : La correspondance de Richards S.Ewell, gardée à la bibliothèque du congrès.
Copyright 1998, par Scott K.Williams, tout droits réservés, permission accordée pour reproduire cette fiche documentaire pour des buts éducatifs seulement. Doit inclure ce rapport sur toutes les copies.

_________________
Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ? Artoff11
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Les soldats confédérés noirs, mythe ou réalité ?
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