En 1932, un homme solitaire d’âge moyen et de nature renfrognée est poursuivi et tué par un groupe de membres de la GRC dans le Territoire du Yukon. Il s’agit du « Trappeur fou de Rat River ».
Nous sommes en 1927 dans le Territoire du Yukon. Un étranger arrive au poste de Ross River pour acheter des provisions. Il prétend se nommer Arthur Nelson et qu’il restera au poste le temps de construire une embarcation. Il achète le matériel nécessaire au magasin Taylor and Drury Trading et paie comptant à l’aide de gros billets. Normalement réservé, il s’entretient avec Roy Buttle, un négociant qui l’aide à construire l’embarcation. Il révèle peu de choses de lui-même, si ce n’est qu’il est d’origine danoise et qu’il a grandi sur une petite ferme du Dakota du Nord. Il quitte le poste neuf jours plus tard, aussi soudainement et étrangement qu’il y est arrivé.
Au cours des années suivantes, Arthur Nelson n’est vu que quelquefois dans les environs. Près d’un an après avoir quitté le poste de Ross River, il y revient pendant un mois pour attendre l’arrivée du bateau de ravitaillement. Peu après, il demande à quelques trappeurs la route à suivre pour se rendre à Keno, puis des directives pour Mayo. Nelson est aperçu le 9 juillet 1931 à Fort McPherson.
Le jour où Nelson rencontre le gendarme Edgar Millen de la GRC, il affirme se nommer Albert Johnson, avoir passé l’année précédente dans les prairies et vouloir vivre entièrement seul. L’année suivante, Millen apprend que Johnson, bien que d’ordinaire de nature renfrognée, l’est particulièrement avec les autochtones Louchoux, qui tentent de l’éviter parce qu’il les menace et les terrorise. Lorsqu’ils se plaignent que Johnson intervient dans leurs pièges, Millen envoie les gendarmes Alfred « Buns » King et Joseph Bernard pour faire enquête.
Ils arrivent à la cabane de Johnson près d’une semaine plus tard. Devant le refus de Johnson de leur ouvrir, ils se rendent au poste Aklavik afin d’obtenir du renfort et un mandat de perquisition. Le 31 décembre 1931, accompagnés des gendarmes Lazarus Sittichiulis et Robert McDowell, et munis d’un mandat, ils retournent à la cabane, mais ils sont accueillis par des coups de feu. Le gendarme King est gravement blessé et la troupe rebrousse chemin. Le 9 janvier 1932, les gendarmes McDowell, Sittichiulis, Millen et Bernard retournent en compagnie de l’inspecteur Alexander Eames, des trappeurs Karl Garlund, Knud Lang et Earnest Sutherland, de 42 chiens et de vingt livres de dynamite. Il s’en suit un siège de quinze heures sans que Johnson ne se rende. Les hommes retournent à leur poste pour se réapprovisionner. Vingt et un hommes, y compris douze Louchoux, retournent à la cabane le 16 janvier, mais Johnson a pris la fuite, probablement en direction de la frontière de l’Alaska. Avec de la nourriture pouvant leur durer neuf jours, Millen, Riddell (un soldat) et deux trappeurs, se lancent à la poursuite de l’insaisissable Johnson.
Le 30 janvier, la troupe retrouve Johnson, qui tue le gendarme Millen. Cela ne fait qu’intensifier la détermination de la Gendarmerie à épingler le fugitif. Avec l’aide d’un jeune pilote expérimenté, Wilfred « Wop » May, la GRC se sert du premier avion pour aider à arrêter le criminel. L’équipe se lance à sa poursuite le 3 février. Le 17 février 1932 a lieu la dernière fusillade entre le trappeur Albert Johnson et la Gendarmerie royale du Canada; le sergent d’état-major H. F. Hersey du Corps royal canadien des transmissions est blessé et Johnson est tué. La police montée a « retrouvé son homme ».
On a trouvé sur Johnson 32 pilules, 2 410 $ en gros billets (en dollars canadiens et américains d’une valeur approximative de 60 000 $ aujourd’hui) et deux bocaux en verre, un qui contenait cinq perles et l’autre sept dents en or. Johnson avait également en sa possession une carabine Winchester de calibre .22, un modèle 99 Savage, une carabine de calibre .30-30, 39 douilles de calibre .30-30, 48 douilles de calibre .22 et quatre cartouches à plomb , une boussole de poche, un rasoir, un couteau, des crochets de poissons, des ongles, un écureuil mort, et un oiseau mort .
--------------------------------------------------------------------------------
Qui était ce « trappeur fou de Rat River »? Jusqu’à ce jour, personne n’a pu prouver qui était véritablement Albert Johnson et pourquoi il avait agi ainsi. De nombreux chercheurs ont tenté de résoudre l’énigme, en particulier Dick North, qui a écrit plusieurs livres sur le sujet. Sans même connaître l’identité de cet homme, la GRC, avec l’aide de la première équipe de recherche aérienne, a réussi à l’appréhender.
--------------------------------------------------------------------------------