2.1 Alliances et combats pendant la Période Révolutionnaire américaine 1775-1795
Guerre de l'Indépendance américaine 1775-1783
Lorsque débuta la guerre d'Indépendance américaine, le gouvernement britannique et les révolutionnaires s'efforcèrent de préserver la neutralité des populations autochtones. Cependant, les deux adversaires se mirent bientôt à recruter des alliés parmi les nations Indiennes. Dans le Sud, les Cherokees, les Choctaw et les Creek, qui soutenaient la cause britannique, furent écrasés par les Américains et leurs nouveaux alliés, les Espagnols.
Pendant la Révolution Américaine, comme les Français l'avaient fait plus tôt, les Anglais ont utilisé autant que possible les Indiens pour combattre les colons. Après la guerre des premiers colons poussés à l'ouest des montagnes, de nouveaux combats éclatèrent.
• En 1778, les Etats-Unis signent le premier traité avec une tribu Indienne, la tribu des Delaware.
• En 1779, George Washington ordonne que les territoires Iroquois soient conquis et dévastés.
Second Traité de Fort Stanwix (1784)
Par le second Traité de Fort Stanwix de 1784 (dit Traité avec les Six Nations), les Shwanees donnèrent toutes leurs terres situées à l'Est et au Sud de l' "Ohio River". C'était la première fois que des Indiens qui en fait vivaient dans la "Ohio Country" donnaient leur accord pour abandonner quelques unes de leurs terres. Ils firent la promesse de rendre les prisonniers blancs et de ne pas attaquer les colons Anglais voyageant au sud de "Ohio River".
La guerre de Dunmore montra combien les Indiens de "Ohio Country" étaient faibles et divisés. Même des membres de la même tribu n'étaient pas d'accord sur la manière de commercer avec les blancs se déplaçant dans leur région. Ils s'étaient débrouiller pour garder leurs terres au nord et à l'ouest de "Ohio River", mais lorsque des milliers de colons supplémentaires arriveraient dans "Ohio Country", ce ne serait qu'une question de temps pour que les Indiens perdent leurs terres.
Quand la Déclaration d'Indépendance est signée le quatre juillet 1776, les États d'Amérique sont au nombre de treize et totalisent quatre millions d'habitants. Géographiquement le pays partait de l'Atlantique et se terminait aux Appalaches ( massif montagneux situé à l'Est).
"Northwest Indian War" (1790-1795)
USA Map 1781
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]La "Northwest Ordinance" de 1787, organisait officiellement le "Northwest Territory" (en bleu sur la carte) en vue de la colonisation par les blancs. Plus les colons affluaient dans la région, plus la résistance des Indiens entrainait des actes de violence. C'est ainsi que l'administration du President George Washington envoya des expéditions armées pour mater la résistance Indienne. Cependant, lors de la Northwest Indian War, une confédération de plusieurs tribus conduite par Blue Jacket (Shawnee), Littke Turtle (Miami), Buckongahelas (Lenape), et Egushawa (Ottawa), écrasa les armées fédérales des Generaux Josiah Harmar et Arthur St Clair.
• Bataille de "Fort Wayne" ( "St Clair Defeat")
• Le 20 octobre 1790, au nord de l'Ohio River le Chef "Little Turtle" était à la tête d'une petite confédération de tribus Indiennes Miami et Shawnee, il infligea une sévère défaite aux 1.100 hommes de l'armée fédérale conduite par le General Josiah Harmar, qui perdit 183 hommes. ("Harmar Defeat")
• Le 17 septembre 1791, le Major General Arthur St Clair, se dirigeait vers le nord, de ce qui est aujourd'hui Cincinati, en direction de l'Ohio pour établir un Fort sur le haut de la "Maumee River". St Clair fut surpris.
• Le 4 novembre 1791, les forces de "Little Turtle" infligèrent la plus sévère défaite que n'a jamais subie l'U.S. Army, Little Turtleface aux Native Americans, dans ce que l'on appelle la plus sanglante bataille de l'histoire des pionniers Américains. La bataille s'est déroulée à l'emplacement de "Fort Recovery" dans l'Ohio, à 50 miles au sud du village indien de Kekionga, où fut construit "Fort Wayne". Ce fut pire qu'à Little Bighorn, lors de la dernière bataille livrée par Custer.
L'armée de St Clair comportait 1.300 soldats. 602 furent tués et 300 blessés dans la bataille. La force indienne avait approximativement 1000 combattants. Seulement 66 furent tués dans l'affrontement.
• Bataille de "Fallen Timbers" 1794
• Le 28 juillet 1794 l'armée du General Anthony Wayne marchait vers le nord partant de Greenville dans l'Ohio, avec 2.000 hommes et 1.500 volontaires à cheval. Après plusieurs attaques du General Anthony Wayne, "Little Turtle" conseilla de faire la paix, mais son avis fut rejeté. C'est pourquoi il n'assurait pas le commandement des Indiens à "Fallen Timbers".
Le 20 août 1794 les forces du général Anthony Wayne, rasèrent les villages Indiens et finirent par écraser les 1.000 Indiens de la tribu Schwanee et des Miami conduite par "Blue Jacket" dans l'ancien Territoire Nord-Ouest, à l'emplacement des rapides de "Maumee River", au sud-ouest de l'actuelle ville de Toledo, à la bataille de "Fallen Timbers". Une récente tempête avait abattu de nombreux arbres, ce qui donna son nom au lieu sur lequel s'est déroulée la bataille. La défaite des Native Americans hâta l'effondrement de la résistance indienne, sécurisa la frontière du Nord-Ouest et démontra la détermination du nouveau gouvernement fédéral, ce qui ouvrit la vallée de l'Ohio à la colonisation américaine.
Traité de Greenville, 1795
Le 3 août 1795 le Traité de Greenville, signé par douze nations confédérées (Wyandots, Delawares, Shawanoes, Ottawas, Chipewas, Putawatimes, Miamis, Eel-River, Weeas, Kichapoos, Piankashaws, Kaskaskias) et les États-Unis, contraint les Indiens à céder leurs droits sur les deux tiers du territoire de l'Ohio, une partie de l'Indiana ainsi que les emplacements des villes actuelles de Detroit, Toledo et Chicago. Une frontière permanente est établie dans le territoire du Nord-Ouest.
Tecumseh refusa de signer ce traité. Little Turtle le signa à contrecœur et il refusa plus tard de rejoindre la confédération de Tecumseh contre les blancs. Il persuada de nombreux Indiens de sa tribu de se tourner vers l'agriculture et lança un appel au gouvernement fédéral pour faire cesser la vente d'alcool à son peuple.
Évènements et Conflits après le Traité de Greenville 1795-1812
Après le traité de Greenville, tous les intrépides pionniers, tous les cow-boys, les aventuriers de toutes origines, éleveurs ou chercheurs d'or se ruèrent pour coloniser le territoire réservé aux Indiens, selon les termes du traité. Ils n'avaient qu'une idée fixe: repousser vers l'Ouest la Frontière de leur pays déjà immense. De nombreux Indiens de la région étaient affaiblis par les maladies apportées par les blancs; d'autres étaient persuadés d'avoir "vendu" leur terre pour des babioles, demandant à parler au nom de l'ensemble des tribus, qui seraient ensuite forcées de quitter leur terre.
Les deux Shwanees, Tecumseh et son frère Tenskwatawa (Le "Prophet"), qui étaient opposés aux conditions du traité de Greenville, dirigaient un mouvement de résistance contre les projets d'expansion vers l'Ouest qui lentement rongeaient la communauté des Indiens de la région. Ils encourageaient une purification de la culture Indienne, spécialement en évitant l'alcool et les contacts intimes avec les blancs, qui voulaient avoir une emprise sur leur terre
• En 1803, en achetant la Louisiane à Napoléon, Jefferson ouvrit de nouvelles étendues aux colons, aux dépens des Indiens installés dans cette région depuis des milliers d'années.
• En 1804, le Congrès autorise le Président à négocier avec les tribus afin d'échanger leurs territoires contre des réserves.
• Les traités de Fort Wayne du 7 juin 1803 et du 30 septembre 1809 conduisent les nations Indiennes Delawares, Shawanees, Putawatimis, Miamis, Eel River, Weeas, Kickapoos, Piankashaws, et Kaskas à céder deux millions neuf cent mille acres (11.700 km2) de terres le long de la "Wabash River" aux Etats-Unis.
• Massacre des chutes d'Ywahoo 10 août 1810
• Le 10 août 1810 se produit le Massacre d'Ywahoo au cours duquel des colons Etats-Uniens assaillent et massacrent des femmes et des enfants Cherokees lors de ce que les Cherokee ont appelé "The Great Cherokee Children Massacre"; pour les pousser vers l'Ouest, hors de leurs terres, de leurs fermes, de leurs maisons, plus encore à la suite de la découverte d'or en Georgie.
• Bataille de Tippecanoe 7 novembre 1811
En 1808, les disciples des deux frères Shawnee, Tecumseh et Tenskwatawa commencèrent à s'installer à "Prophet's Town" sur la "Tippecanoe River". Le gouverneur de l'Indiana William Henry Harrison, tentait de chasser les Nations Indiennes des territoires du Nord-Ouest pour y installer des colons américains. En novembre 1811, pendant que Tecumseh recrutait des partisans pour sa confédération, dans le sud et l'ouest des États-Unis, Harrison remonta la "Wabash River" vers "Prophet's Town" avec mille hommes, soldats de l'armée régulière, miliciens de l'Indiana et volontaires du Kentucky, qui avaient une envie féroce de se battre contre les Indiens. Harrison s'arrêta à 15 miles de "Prophet's Town" et envoya des éclaireurs. Les messagers autochtones s'approchèrent et indiquèrent que Tenskwatawa désirait les rencontrer le lendemain afin de discuter des revendications de Harrison. Les indiens soupçonnaient Harrison de vouloir les attaquer par ruse, et décidèrent de prendre les Américains d'assaut sans attendre.
• Le 7 novembre 1811, les américains attaquent la nouvelle confédération des Tribus de l'Ouest, après quelques heures de combat, les guerriers Indiens à court de munitions, battirent en retraite. Les hommes de Harrison pillèrent et incendièrent "Prophet's Town". Les pertes américaines se chiffrèrent à deux cents morts et blessés, et les guerriers des Shawnee, subirent des pertes équivalentes.
Les Etats-Uniens remportent la victoire et affirment que des armes à feu britanniques ont été utilisées par les Autochtones dans ce conflit. Plusieurs membres des Indiens furent si révoltés par les tactiques de Harrison, qu'ils s'enrôlèrent dans l'armée britannique afin de lutter contre leur ennemi commun, les Américains.
2.2 Alliances et combats pendant la Guerre de 1812-1815
Les Etats-Unis d'Amérique étaient trop affaiblis par la seconde guerre d'Indépendance - Anglo-Américaine - (1812-1815) contre la couronne d'Angleterre pour songer sérieusement à s'occuper des Indiens. Seule la défaite définitive des Anglais en 1812 ouvrit la voie à une nouvelle politique Indienne aux Etats-Unis.
Declaration de la guerre de 1812
Déclaration de la guerre de 1812
Le 18 juin 1812, huit mois après la victoire de Tippecanoe, le président Madison déclare la guerre à la Grande-Bretagne. La guerre fut déclarée à la suite de désaccords avec la Grande-Bretagne.
- Le plus important était l'intimidation exercée sur les soldats Américains par les Anglais qui avaient attaqué préventivement le "USS Chesapeake" ce qui avait presque causée une guerre deux ans auparavant.
- De plus, les différends continuaient avec la Grande-Bretagne au sujet des Territoires du Nord-Ouest et de la frontière avec le Canada.
- Pour finir, les tentatives de la Grande-Bretagne pour imposer un blocus de la France pendant les guerres Napoléoniennes était une source constante de conflit avec les Etats-Unis.
Les États-Unis s'attaquèrent à la seule possession Britannique sur le continent, le Canada. La plupart des combats qui s'ensuivirent eurent lieu le long de la frontière. Lorsque la guerre éclate entre les États-Unis et l'Angleterre, le chef Shawnee Tecumseh, se rangea sans hésiter derrière les Anglais et conduisit ses guerriers au Canada.
• Embuscade de Brownstown
• Le 12 juillet 1812, l'armée américaine sous le commandement du général Hall franchit la "Detroit River" et envahit le Haut-Canada. Tandis que le peuple est terrorisé et que la milice s'enfuit, Tecumseh renverse la situation en montant une embuscade à Brownstown au cours de laquelle 20 soldats américains perdent la vie et les Indiens s'emparent de rapports de renseignement.
• Capture de Fort Detroit
• Sous l'influence de Tecumseh, la campagne prend un tout autre aspect. Rejoints par le général Isaac Brock, les alliés Indiens et Britanniques mettent les Américains en déroute et capturent Fort Detroit, le 16 août 1812. Hall et ses 2188 hommes se rendent. D'un coup, la menace au flanc oriental du Haut-Canada est endiguée. Pendant toute la campagne, Tecumseh mène bravement sa confédération au combat et déjoue habilement ses ennemis, en nombres supérieurs.
• Bataille de la "Maumee River"
• Le 13 mai 1813, Tecumseh remporte une victoire décisive dans le bois de Fort Meigs sur la "Maumee River" au dessus de Toledo, tenue par William Henry Harrison. Brock l'appelle le "Wellington des Indiens". "A ce que je sache, il n'est pas de guerrier plus sagace ou plus vaillant", écrit-il.
• Bataille de la Thames (Moraviantown) le 5 octobre 1813
• Les britanniques armèrent des tribus indiennes dans l'Ouest et en particulier les Shawnee menés par le chef Tecumseh. Hélas, Brock meurt bientôt au combat à Queenston. Après la victoire navale des Américains à Put-in-Bay le 10 septembre 1813, une autre armée américaine envahit le Haut-Canada.
• le 5 octobre 1813, la force de 3.500 hommes sous le commandement du général William Harrison confond Tecumseh et les Anglais sur la "Thames River" à Moraviantown. Le général anglais, Henry Proctor, s'enfuit à dos de cheval et, découragés, les Tuniques rouges rompent les rangs et capitulent.
Tecumseh a caché ses hommes dans les fourrés d'un marais et, lorsqu'un second bataillon d'Américains s'avance, les Indiens sortent du couvert et leur administre une raclée. Voulant inspirer ses troupes, Tecumseh s'élance vers l'avant, mais il est abattu d'une balle. Désormais sans chef, les hommes de Tecumseh capitulent. Heureusement, les Américains retournent à Detroit sans exploiter leur victoire de la Thames.
Le corps de Tecumseh fut transporté au loin du champ et enterré secrètement dans un tombeau qui ne fut jamais découvert. La mort de Tecumseh marque la fin de la résistance Indienne dans la vallée de l'Ohio et dans la plupart du Midlewest et du Sud. Peu après les tribus Delaware, Miami, Ojibwa (ou Chippewa) et Wyandot firent la paix avec les Américains et défaites furent déplacées au-delà du Missipippi.
• "Creek War" ou Bataille de Horsehoe Bend, 27 mars 1814
Dans la zone sud, la guerre débuta par un soulèvement des Creeks à Fort Mims, dans l'Alabama. Les Indiens tuèrent presque tous les colons du Fort, mais ils étaient irrémédiablement divisés en factions favorables ou opposées à la guerre. Le commandant de la milice du Tennessee, Andrew Jackson, en profita et, le 27 mars 1814, ses forces remportèrent une écrasante victoire sur les Indiens Creek "Red Sticks" à la Bataille de "Horseshoe Bend" (aujourd'hui en Alabama).
À la suite de cette bataille, Andrew Jackson négocia neuf des onze traités qui firent abandonner petit à petit leurs terres aux Cinq tribus civilisées (Cherokees, Chickasaws, Choctaws, Séminoles et Creeks), ainsi nommées car sédentaires et pratiquant l'agriculture. De 1814 à 1824, des membres de ces nations migrèrent volontairement.
Le traité de Fort Jakson qui suivit fit perdre 14 millions d'acres soit les deux tiers de leurs terres tribales aux Creek et mit un terme à la puissance indienne dans le Bas-Mississippi