Pour en savoir plus sur Silas Soule :
http://anniceris.blogspot.fr/2009/09/vie-breve-silas-soule.htmlLe Massacre de Sand Creek et la Conscience du Capitaine Soule
Quand la Guerre Civile éclate (après la mort de son père Amassa), Silas Soule, qui n'a que 23 ans, devient officier comme volontaire dans la Cavalerie du Colorado.
Son frère aîné, William Lloyd Garrison Soule, fut le Marshall de Lawrence pendant le second massacre de ce sanctuaire par les Missouriens, le 21 août 1863 (William ne fut pas blessé et finit sa vie comme politicien républicain en Californie).
Silas sert sous les ordres du Colonel John Chivington (1821-1892, un ancien militant abolitionniste).
En 1864, la Cavalerie est envoyée pour "pacifier" une révolte de Cheyennes. Chivington ne cachait pas qu'il avait pour doctrine que la seule solution était de les tuer tous.
Quand le Colonel Chivington donna l'ordre de tirer sur le camp cheyenne le 29 novembre 1864 (alors que le camp s'était rendu), un seul officier (avec Joe Cramer), le Capitaine Silas Soule, refusa d'obéir au meurtre.
Les troupes du Colonel Chivington massacrèrent plus de 150 Cheyennes à Sand Creek, Colorado, y compris femmes et enfants. Chivington accusa le capitaine Soule d'insubordination et de lâcheté. Soule fut mis aux arrêts.
La presse avait d'abord pris le massacre pour une victoire militaire contre les "Peaux Rouges". Mais Silas Soule, malgré les intimidations et violences contre lui, fit déclencher une commission d'enquête et il vint témoigner des crimes de guerre et de la volonté génocidaire de Chivington contre un camp de civils qui se rendaient.
Il décrivit des atrocités. Voici un extrait d'une lettre qu'il écrit le 14 décembre 1864 :
The massacre lasted six or eight hours (...)
It was hard to see little children on their knees have their brains beat out by men professing to be civilized.
One squaw was wounded and a fellow took a hatchet to finish her, and he cut one arm off, and held the other with one hand and dashed the hatchet through her brain. One squaw with her two children, were on their knees, begging for their lives of a dozen soldiers, within ten feet of them all firing - when one succeeded in hitting the squaw in the thigh, when she took a knife and cut the throats of both children and then killed herself. One Old Squaw hung herself in the lodge - there was not enough room for her to hang and she held up her knees and choked herself to death.
Some tried to escape on the Prairie, but most of them were run down by horsemen. I saw two Indians hold one of anothers hands, chased until they were exhausted, when they kneeled down, and clasped each other around the neck and both were shot together.
They were all scalped, and as high as half a dozen taken from one head. They were all horribly mutilated. You would think it impossible for white men to butcher and mutilate human beings as they did.
Mais certains considéraient le témoignage de Soule comme une trahison de l'armée en pleine guerre.
Le dimanche 23 avril 1865, Silas Soule (qui était devenu Marshall de Denver, Colorado) rentrait chez lui avec Hessa Coberly, la femme qu'il venait d'épouser trois semaines avant. Il fut assassiné par Charles Squires, un des militaires qui avaient participé au massacre. Ses funérailles suivirent ainsi de peu son mariage.
Un des anciens subordonnés de Soule, le Lieutenant Cannon réussit à capturer Squires au Nouveau Mexique. Mais Cannon fut ensuite retrouvé assassiné à son tour et Squires put s'échapper. Il ne fut jamais retrouvé.
La Commission d'enquête du Sénat américain se prononça après l'assassinat, déclarant que le massacre de Sand Creek avait été la pire infamie jamais accomplie par l'armée américaine (le massacre des Sioux Lakota de Wounded Knee n'eut lieu qu'en 1890). Certains pensent que l'intervention de Soule arrêta de nouveaux massacres qui étaient préparés.
Le Colonel Chivington fut amnistié après sa Cour martiale à la fin de la Guerre Civile mais fut renvoyé de l'armée. Il finit sa vie comme sheriff adjoint en Ohio.
Soule périt à moins de 27 ans en défendant à nouveau des victimes, un héros à la fois dans l'action mais aussi dans son refus de participation au crime.