Un article sur le Robert LEE de Vincent Bernard, Patrick avait mis le lien sur ce blog dans "c'est sur le net" :[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Cet article va, je pense, donner envie de lire cet ouvrage à ceux qui ne l'auraient pas encore fait...Le dernier des "Cavaliers*"Le nom du général Lee est connu de tous, et même si cela vient parfois d'une série loufoque des années 70, nul n'ignore ce patronyme mais que savons-nous vraiment de l'homme, privé ou public, devenu légende intouchable ou presque ? Vincent Bernard, jeune et brillant historien, nous propose de le découvrir à travers cette biographie qui, je le dis avec délectation, se lit comme un excellent roman. Nous découvrons tout d'abord toutes les complexités d'un personnage unique mais tellement représentatif d'une société disparue sur laquelle tout et son contraire ont été écrits.
En utilisant, notamment, la correspondance prolifique de l'illustre général on découvre d'une part le rôle jouée par l'absence de son père, héros de la guerre d'Indépendance et compagnon de George Washington, et d'autre part les contradictions d'un chrétien authentique, mystique même, à l'égard de la question de l'esclavage.
Forgé par les épreuves tout au long de sa jeunesse, Vincent Bernard nous dévoile les ressorts qui transformeront Lee en statue de marbre vivante face aux épreuves intimes (morts d'enfants en bas-âge ou très jeunes, ruine de sa famille) et aux affres de la guerre.
Véritable
Cincinnatus moderne dont la seule ambition fut d'être un militaire de carrière servant son pays, on suit le personnage tout au long des conflits qui jalonnent la première moitié du 19ème siècle américain du Mexique à la Guerre de Sécession.
Dans un style sobre mais haletant, l'auteur nous dépeint la trajectoire unique de ce soldat de métier de son passage à
West Point à
Appomatox Court House, où tous reconnaissent ses talents, sa discipline personnelle, son intransigeance parfois, mais aussi son calme, sa gentillesse, sa foi mystique et son absence totale d'ambition politique.
Bien sûr la guerre civile occupe une part importante du récit où même au milieu de ses responsabilités écrasantes, Lee continue de se soucier, à l'inverse de son propre père, du bien de sa femme et de ses enfants, tout en masquant son inquiétude pour ses fils qui servent dans son armée.
C'est donc un père attentif et un mari aimant, au charme reconnu par la gente féminine d'ailleurs, qui se dévoile pages après pages sous le gris de l'uniforme de la légende. C'est aussi un homme conscient des enjeux de la réconciliation qui jamais ne remettra en doute la parole donnée à Grant le 9 avril 1865 en lui remettant son épée.
Adulé, déifié ou honni par certains de ses contemporains et par de nombreux historiens, il est aujourd'hui tout simplement dévoilé au public francophone de la plus belle des manières. On attend avec impatience une histoire de la guerre civile en français sous la plume du même auteur.
A lire sans modération !
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Surnom des partisans du Roi d'Angleterre Charles 1er pendant la Guerre Civile anglaise, dont Lee descendait par son père.Publié il y a 22nd April par
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