La discussion sur le Starr m'a fait penser ce sujet qui concerne l'évolution des revolvers à percussion. S'il peut sembler futile, il est pourtant typique de l'histoire du développement de ces armes.
Les revolvers à percussion n'ont été produits que sur une courte période ce qui a laissé peu de temps aux inventeurs pour les améliorer. De plus les bonnes idées avaient été brevetées, obligeant la concurrence à "réinventer la roue" pour contourner des solutions pratiques. Comme dans toute entreprise commerciale on cherchait aussi à se démarquer de la concurrence en proposant des innovations pas toujours heureuses.
La question des axes est surtout celle du démontage rapide du barillet pour le nettoyage de campagne, un aspect plus important pour les utilisateurs de l'époque que pour les tireurs du dimanche que nous sommes.
La première solution a été celle de Colt avec son cadre ouvert et un axe dormant retenant le canon par une clavette. Une disposition analogue a été retenue par Le Matt sauf que la canon se visse sur l'axe qui fait aussi office de second canon.
Avec les carcasses fermées, le sujet se complique car il faut bien extraire l'axe par un bout ou un autre et autant que possible ne pas risquer de perdre de pièces.
-Root qui travaillait pour Colt a sorti ses armes à carcasse fermée en 1855. L'extraction de l'axe se faisait par l'arrière. Cette disposition était impossible avec un chien classique qui se trouvait à l'emplacement nécessaire au passage de l'axe. Pour contourner le problème, les Colt inventés par Root ont un chien latéral recourbé pour venir percuter les amorces sur le barillet. Peu gênant sur la carabine, ce n'était pas l'idéal pour le revolver de poche qui n'a jamais détroné les Colt Pocket à carcasse ouverte.
-Remington avait de son côté probablement la meilleure solution. L'axe s'extrait par l'avant en abaissant le bourroir qui fait aussi office de blocage de l'axe en position relevée. C'est rapide et l'axe reste prisonnier ce qui évite sa perte. En voulant encore améliorer l'arme, Remington a proposé une version sans blocage de l'axe qui a été vite retirée du marché.
-Whitney a aussi choisi l'extraction par l'avant mais ne pouvant reprendre le dispositif de Remington, c'est une solution bien moins pratique qui a été retenue puisque c'est un ensemble axe / bourroir qu'il faut retirer ce qui nécessite la manoeuvre d'une clef de blocage et surtout sépare des pièces "perdables" de l'arme. La remise en place de l'ensemble est aussi plus délicate. Un dispositif du même type se retrouve sur le R&S et plus surprenant sur le Ruger Old Army moderne.
-Starr a complètement contourné le problème en s'inspirant de réalisations anglaises. Son revolver n'a tout simplement pas d'axe. La barillet tourne grace, à l'avant, à un pointeau qui vient dans un logement conique et à l'arrière c'est le rocher très proéminent qui est prisonnier d'un logement dans lequel il tourne. A noter que les barillets de revolvers Colt modernes ont beaucoup de points communs avec celui du Starr sauf qu'ils s'extraient latéralement. Pour extraire le barillet du Starr, la carcasse s'ouvre en basculant vers l'avant.